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Les Modèles Ouverts

Modèles ouverts : Modes d’organisation et de production des connaissances s’appuyant sur le numérique, la libre circulation de l’information et la collaboration à l’échelle d’Internet qui cherchent à bénéficier des propriétés provenant de l’interaction entre écosystèmes.

Le numérique transforme notre rapport au savoir par sa capacité de diffusion de l’information et de mise en relation des individus. Une variété de dynamiques nouvelles basées sur le partage et la collaboration autour de ressources informationnelles émerge permettant une co-production de connaissances.

À partir d’intérêts partagés des communautés vont se fédérer pour co-produire des communs numériques dans une multitude de domaines : logiciel, recherche scientifique, contenu pédagogique, plan matériel, donnée, document juridique…

Les communs numériques reposent sur une gouvernance partagée et peuvent être librement utilisés, étudiés, modifiés et redistribués. Ces ressources vont pouvoir bénéficier des singularités de l’intelligence collective cumulées à des effets de réseaux.

Le terme modèles ouverts permet de penser ces différents phénomènes comme un ensemble qui obéit à des lois communes. Leur étude cherche à comprendre comment se construisent les environnements socio-techniques autour de communs numériques ainsi que les bénéfices et risques dû aux interactions d’un commun avec ses différents écosystèmes.

Ces modèles vont être complémentaires entre eux et se renforcent mutuellement.

Importance des modèles ouverts

Tous les modèles ouverts sont immatures et leur degré de maturité varie grandement, mais ces phénomènes sont déjà autant structurants que moteur au sein de notre société et semblent amenés à se renforcer avec la démocratisation du numérique. Par leurs propriétés uniques, ces modèles permettent de construire des briques de bases pour former l’architecture d’un système qui tend à s’améliorer grâce à leur compréhension qui progresse et le nombre d’acteurs toujours croissant qui se joignent à ces mouvements.

Le logiciel open source est aujourd’hui le modèle ouvert le plus développé, il forme les fondations de notre univers numérique et est le principal facteur du progrès de l’informatique depuis plus de 50 ans. Chaque utilisateur d’Internet en utilise au moins indirectement, les langages de programmation sont open source, le World Wide Web est propulsé par l’open source avec un “cloud” qui en dépend, les 500 plus gros superordinateurs fonctionnent sur Linux, on trouve de l’open source sur Terre, dans le ciel et dans l’espace… Utilisent et contribuent à un open source omniprésent toutes les plus grandes organisations du secteur technologique (GAFAM + BATX), les plus grandes universités, toutes les superpuissances ont une politique en la matière.

Depuis le siècle des Lumières et la première révolution scientifique, la science reste imparfaite et traverse ses crises. Avec la révolution numérique couplée aux crises écologiques, une seconde révolution scientifique se dessine dont l’open science devient une composante centrale. C’est toute la façon de diffuser et produire la connaissance scientifique qui évolue, avec déjà une majorité d’université dites prestigieuses qui participent ou des États comme la France qui cherchent à normaliser cette pratique. La volonté est de faire qu’“Internet nous offre la possibilité de constituer une représentation globale et interactive de la connaissance humaine, y compris son patrimoine culturel, et la garantie d’un accès mondial” [2003, Déclaration de Berlin sur le libre accès à la connaissance].

Ces transformations s’étendent progressivement à tous les autres domaines comme dans l’éducation ou l’industrie, eux-mêmes concernés par ce changement de rapport à la connaissance. Leur mise en œuvre étant parfois plus complexe autant sur le plan technique que culturel.

Les modèles ouverts ont l’air d’être autant le cœur que les fruits de la révolution numérique, un changement de paradigme qui pourrait devenir les normes de demain.